mardi 13 juin 2017

Interview avec Malick Thiam, candidat à la présidence de la Ligue de Dakar

«Être président pour partir par la grande porte»

Malick Thiam, candidat président de  Ligue de Dakar

Vice-président à la Ligue de Dakar, Malick Thiam est candidat à la présidence de l’instance régionale dont il est membre du Comité exécutif depuis 2000. Il livre dans cet entretien ce qui motive sa décision de briguer le fauteuil de président de la Ligue régionale de football de Dakar et parle de sa vision.

Qu’est-ce qui vous motivée à postuler pour la présidence de la Ligue de Dakar après tantd’années comme vice-président ?
J’ai fait 17 ans de service au niveau régional, depuis 2000 que nous sommes au stade Demba Diop. Je pense qu’il est légitime que je pose ma candidature pour la présidence de la Ligue de football de Dakar. Comme je le dis souvent, si c’était la maison familiale, je me suis endormi dans toutes les chambres sauf celle du père. Je pense qu’il est légitime, vu mon âge, l’expérience que j’ai accumulée, d’ambitionner d’être président. Ne serait-ce que pour un mandat. On est là depuis 17 ans, on ne peut pas encore être là 21 ans ou 25 ans de plus. Il faut savoir arrêter et partir. C’est pour cette raison simple que j’ai demandé au président(Mouhamed Djibril Wade),très honnêtement, très sincèrement, de me céder le fauteuil pour que je puisse sortir par la grande porte.
Justement, comment jugez-vous le bilan du président MouhamedDjibril Wade dont vous êtes aussi comptable en tant que collaborateur ?
C’est vrai que nous sommes tous comptables du bilan, pas seulement du bilan de Djibril Wade, mais de toutes les saisons que nous avons passées au niveau de cette Ligue. Parce que depuis 2000, je suis membre du Comité exécutif. Je suis solidaire de tout ce qui se fait ici. Et exceptionnellement du bilan de Djibril Wade. Parce que lui, c’est un cas particulier. C’est quelqu’un que j’estime beaucoup, que j’admire beaucoup. C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup de respect et d’estime. Nous avons travaillé ensemble avant la Ligue de football. En tant que présidentde la Commission sportive de la Ligue pro, il a fait de moi le coordonnateur. J’ai ainsi travaillé 4 ans avec lui dans la programmation des matchs et la désignation des commissaires. Il m’avait laissé carte blanche. Tout était sous ma responsabilité. Je le respecte beaucoup (il se répète).Quand à la Ligue,le président Ousmane Dieng devait partir, je lui ai suggéré de venir prendre la présidence. C’est un gars exceptionnel sur ce plan. Je l’ai accompagné pendant 4 ans en tant que président de la Ligue.
Si vous vous présentez alors qu’il est candidat, cela laisse entendre qu’il n’a pas été à la hauteur…
Je veux être président de la Ligue non pas parce que Djibril Wade n’a pas bien travaillé, non pas parce qu’il n’est pas à la hauteur. Loin de là. Djibril Wade a été un président magnifique. Je veux être président tout simplement parce que je ne veux pas être là au-delà des 21 ans. Je le lui ai demandé et il doit m’accorder cela. Je ne suis pas venu en concurrent, ni en rébellion. Je lui demande tout simplement de me permettre de lui succéder à la tête de la Ligue pour faire un mandat. Et pouvoir sortir par la grande porte. Mais je suis solidaire et comptable de tout ce qui s’est fait au niveau de la Ligue depuis 2000 jusqu’à nos jours.
Comment Djibril Wade a apprécié votre candidature, vu qu’il est aussi candidat à sa propre succession ?
Malheureusement, il n’a pas bien compris. Il m’a dit qu’il veut retourner à la Fédération. Il veut rempiler pour la Ligue de football de Dakar. Je dis que c’est une incompréhension. Ce n’est pas quelque chose de figé. Nous allons continuer à discuter ensemble pour voir la meilleure solution à adopter.
Au niveau de la Ligue, les compétitions des jeunes posent quelques problèmes.Quels sont-ils ?
Effectivement, le seul problème au niveau de la Ligue, ce sont les compétitions de jeunes. Tout le monde fustige la compétition des cadets et juniors. Mais la plus belle fille ne peut donner que ce qu’elle a. Nous avons 96 équipes en juniors réparties en 16 poules. Pour les faire jouer, on est à 750.000 FCFA. Vous voyez ce que cela fait. Et ce que je veux faire, c’est de jouer en aller et retour. Mais ne pas se limiter à la phase aller seulement. J’envisage de faire revenir la Coupe de la Ligue. En petite catégorie, voir comment augmenter les compétitions. Nous sommes en train de réfléchir pour donner le maximum de matchs aux cadets et juniors. Ce sera l’occasion d’améliorer la qualité du jeu dans les terrains vagues. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Les stades ne nous appartiennent pas. Ce sont des stades nationaux, régionaux et municipaux. Il y a des structures qui gèrent ces stades. Si à Alassane Djigo on fait un concert au détriment du football pendant 72 heures, ce n’est pas de notre responsabilité. Nous avons pensé aller au terrain Ndiarème et au stade de Thiaroye. Parce que nous n’avons pas mieux. Tout est full. On joue à Demba Diop du lundi au dimanche. Parce que c’est disponible. Nous n’avons aucune maîtrise sur les terrains.
Et sur le plan financier, comment se porte la Ligue de Dakar ?
La Ligue de football ne vit que de la subvention fédérale. C’est la FSF qui donne à la Ligue les moyens de sa subsistance. Il y a les engagements des clubs une fois par année. Il n’y a aucun apport personnel. Cette année, nous voulons aller à la rencontre des sociétés leaders afin qu’elles puissent sponsoriser certaines coupes. Pour augmenter au moins le nombre des matchs en termes de compétitions. Les ressources de la Ligue proviennentexclusivement de la subvention de la FSF et la cotisation des clubs. Et celle-ci va aux besoins financiers pour le fonctionnement et les compétitions.
D’aucuns disent que la Ligue de Dakar a un bureau mis en location…
C’était une décision du Comité exécutif de la Ligue en 2000. Nous étions au Point E. elle recevait énormément de mis en demeure de huissiers. La Ligue s’est retrouvée à un moment où on n’avait ni électricité, ni téléphone. Parce qu’il y avait des arriérés de paiement. Les employées permanentes dont madame Dieng Khady Gning et AstouBerthé avaient des arriérés de cotisations. On était suivi par la Commission nationale de recouvrement. On était poursuivi par l’IPRES, la Caisse de sécurité sociale. La Ligue avait énormément de difficultés financières. En réunion de Comité exécutif, nous avons écrit au ministre afin qu’il nous trouve des locaux pour qu’on ne paie pas. C’est pour cette raison que nous sommes venus à Demba Diop. Nous avons mis cette maison en location. Les indemnités de location nous permettent de payer le personnel de la Ligue. Et depuis 2000 à maintenant, nous n’avons aucun arriéré de cotisations d’IPRES, de salaires et autres. La Ligue, par le biais de cette location, continue mensuellement à payer les permanents. L’argent est destiné à cela. Et la Ligue est stable de ce point de vue.
Quel message lancez-vous aux présidents de clubs et au monde sportif ?
Le message que je voulais lancer, que je sois président ou non, estque les gens appuient la Ligue. Il faut la soutenir par le biais du sponsoring voire être le parrain d’une finale ou d’un tournoi. Cela permettra aux cadets et juniors de jouer le maximum de matchs possible. Cela évitera à la Ligue de puiser dans ses ressources qui ne sont pas suffisantes. Pour que les jeunes jouent davantage, il faudrait qu’il y ait d’autres tournois. Je demande aux présidents de clubs et responsables de sociétés de soutenir la Ligue ou accepter de parrainer une finale. Cela nous permettra d’avoir d’autres matchs. Aux autres postulants à la présidence, je dis que ce n’est pas la peine de faire des invectives, de tronquer la vérité ou d’insulter des gens. Parce que demain il fera jour. On est tous ensemble dans un même football. Sachons raison garder, déterminons nos ambitions et profils toujours dans la discipline et le fair-play. Demain, on sera tous ensemble dans ce football. Qu’on soit président ou non. C’est notre destin. Nous sommes obligés d’être ensemble.


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