«Être
président pour partir par la grande porte»
Malick Thiam, candidat président de Ligue de Dakar |
Vice-président
à la Ligue de Dakar, Malick Thiam est candidat à la présidence de l’instance
régionale dont il est membre du Comité exécutif depuis 2000. Il livre dans cet
entretien ce qui motive sa décision de briguer le fauteuil de président de la
Ligue régionale de football de Dakar et parle de sa vision.
Qu’est-ce
qui vous motivée à postuler pour la présidence de la Ligue de Dakar après
tantd’années comme vice-président ?
J’ai fait 17 ans de
service au niveau régional, depuis 2000 que nous sommes au stade Demba Diop. Je
pense qu’il est légitime que je pose ma candidature pour la présidence de la
Ligue de football de Dakar. Comme je le dis souvent, si c’était la maison
familiale, je me suis endormi dans toutes les chambres sauf celle du père. Je
pense qu’il est légitime, vu mon âge, l’expérience que j’ai accumulée,
d’ambitionner d’être président. Ne serait-ce que pour un mandat. On est là depuis
17 ans, on ne peut pas encore être là 21 ans ou 25 ans de plus. Il faut savoir
arrêter et partir. C’est pour cette raison simple que j’ai demandé au président(Mouhamed Djibril Wade),très
honnêtement, très sincèrement, de me céder le fauteuil pour que je puisse
sortir par la grande porte.
Justement,
comment jugez-vous le bilan du président MouhamedDjibril Wade dont vous êtes
aussi comptable en tant que collaborateur ?
C’est vrai que nous sommes
tous comptables du bilan, pas seulement du bilan de Djibril Wade, mais de toutes
les saisons que nous avons passées au niveau de cette Ligue. Parce que depuis
2000, je suis membre du Comité exécutif. Je suis solidaire de tout ce qui se
fait ici. Et exceptionnellement du bilan de Djibril Wade. Parce que lui, c’est
un cas particulier. C’est quelqu’un que j’estime beaucoup, que j’admire beaucoup.
C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup de respect et d’estime. Nous avons
travaillé ensemble avant la Ligue de football. En tant que présidentde la Commission
sportive de la Ligue pro, il a fait de moi le coordonnateur. J’ai ainsi travaillé
4 ans avec lui dans la programmation des matchs et la désignation des
commissaires. Il m’avait laissé carte blanche. Tout était sous ma
responsabilité. Je le respecte beaucoup (il
se répète).Quand à la Ligue,le président Ousmane Dieng devait partir, je
lui ai suggéré de venir prendre la présidence. C’est un gars exceptionnel sur
ce plan. Je l’ai accompagné pendant 4 ans en tant que président de la Ligue.
Si
vous vous présentez alors qu’il est candidat, cela laisse entendre qu’il n’a
pas été à la hauteur…
Je veux être président de
la Ligue non pas parce que Djibril Wade n’a pas bien travaillé, non pas parce
qu’il n’est pas à la hauteur. Loin de là. Djibril Wade a été un président magnifique.
Je veux être président tout simplement parce que je ne veux pas être là au-delà
des 21 ans. Je le lui ai demandé et il doit m’accorder cela. Je ne suis pas
venu en concurrent, ni en rébellion. Je lui demande tout simplement de me
permettre de lui succéder à la tête de la Ligue pour faire un mandat. Et
pouvoir sortir par la grande porte. Mais je suis solidaire et comptable de tout
ce qui s’est fait au niveau de la Ligue depuis 2000 jusqu’à nos jours.
Comment
Djibril Wade a apprécié votre candidature, vu qu’il est aussi candidat à sa
propre succession ?
Malheureusement, il n’a
pas bien compris. Il m’a dit qu’il veut retourner à la Fédération. Il veut
rempiler pour la Ligue de football de Dakar. Je dis que c’est une
incompréhension. Ce n’est pas quelque chose de figé. Nous allons continuer à
discuter ensemble pour voir la meilleure solution à adopter.
Au
niveau de la Ligue, les compétitions des jeunes posent quelques problèmes.Quels
sont-ils ?
Effectivement, le seul
problème au niveau de la Ligue, ce sont les compétitions de jeunes. Tout le
monde fustige la compétition des cadets et juniors. Mais la plus belle fille ne
peut donner que ce qu’elle a. Nous avons 96 équipes en juniors réparties en 16
poules. Pour les faire jouer, on est à 750.000 FCFA. Vous voyez ce que cela
fait. Et ce que je veux faire, c’est de jouer en aller et retour. Mais ne pas
se limiter à la phase aller seulement. J’envisage de faire revenir la Coupe de
la Ligue. En petite catégorie, voir comment augmenter les compétitions. Nous
sommes en train de réfléchir pour donner le maximum de matchs aux cadets et
juniors. Ce sera l’occasion d’améliorer la qualité du jeu dans les terrains
vagues. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Les stades ne nous appartiennent
pas. Ce sont des stades nationaux, régionaux et municipaux. Il y a des
structures qui gèrent ces stades. Si à Alassane Djigo on fait un concert au
détriment du football pendant 72 heures, ce n’est pas de notre responsabilité.
Nous avons pensé aller au terrain Ndiarème et au stade de Thiaroye. Parce que
nous n’avons pas mieux. Tout est full. On joue à Demba Diop du lundi au
dimanche. Parce que c’est disponible. Nous n’avons aucune maîtrise sur les
terrains.
Et
sur le plan financier, comment se porte la Ligue de Dakar ?
La Ligue de football ne
vit que de la subvention fédérale. C’est la FSF qui donne à la Ligue les moyens
de sa subsistance. Il y a les engagements des clubs une fois par année. Il n’y
a aucun apport personnel. Cette année, nous voulons aller à la rencontre des
sociétés leaders afin qu’elles puissent sponsoriser certaines coupes. Pour
augmenter au moins le nombre des matchs en termes de compétitions. Les
ressources de la Ligue proviennentexclusivement de la subvention de la FSF et
la cotisation des clubs. Et celle-ci va aux besoins financiers pour le
fonctionnement et les compétitions.
D’aucuns
disent que la Ligue de Dakar a un bureau mis en location…
C’était une décision du
Comité exécutif de la Ligue en 2000. Nous étions au Point E. elle recevait
énormément de mis en demeure de huissiers. La Ligue s’est retrouvée à un moment
où on n’avait ni électricité, ni téléphone. Parce qu’il y avait des arriérés de
paiement. Les employées permanentes dont madame Dieng Khady Gning et
AstouBerthé avaient des arriérés de cotisations. On était suivi par la Commission
nationale de recouvrement. On était poursuivi par l’IPRES, la Caisse de
sécurité sociale. La Ligue avait énormément de difficultés financières. En
réunion de Comité exécutif, nous avons écrit au ministre afin qu’il nous trouve
des locaux pour qu’on ne paie pas. C’est pour cette raison que nous sommes
venus à Demba Diop. Nous avons mis cette maison en location. Les indemnités de
location nous permettent de payer le personnel de la Ligue. Et depuis 2000 à
maintenant, nous n’avons aucun arriéré de cotisations d’IPRES, de salaires et
autres. La Ligue, par le biais de cette location, continue mensuellement à
payer les permanents. L’argent est destiné à cela. Et la Ligue est stable de ce
point de vue.
Quel
message lancez-vous aux présidents de clubs et au monde sportif ?
Le message que je voulais
lancer, que je sois président ou non, estque les gens appuient la Ligue. Il
faut la soutenir par le biais du sponsoring voire être le parrain d’une finale
ou d’un tournoi. Cela permettra aux cadets et juniors de jouer le maximum de
matchs possible. Cela évitera à la Ligue de puiser dans ses ressources qui ne
sont pas suffisantes. Pour que les jeunes jouent davantage, il faudrait qu’il y
ait d’autres tournois. Je demande aux présidents de clubs et responsables de
sociétés de soutenir la Ligue ou accepter de parrainer une finale. Cela nous
permettra d’avoir d’autres matchs. Aux autres postulants à la présidence, je
dis que ce n’est pas la peine de faire des invectives, de tronquer la vérité ou
d’insulter des gens. Parce que demain il fera jour. On est tous ensemble dans
un même football. Sachons raison garder, déterminons nos ambitions et profils
toujours dans la discipline et le fair-play. Demain, on sera tous ensemble dans
ce football. Qu’on soit président ou non. C’est notre destin. Nous sommes
obligés d’être ensemble.
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