«Nos jeunes ont faim
et mouillent le maillot»
Babacar Ndiaye, président chargé petite catégorie FSF |
Pour la première fois de son histoire, le Sénégal jouera
durant la même année les CAN U17 et U20. Le fruit d’un travail de fourmis selon
Babacar Ndiaye, président de la Commission football de jeunes à la Fédération.
Dans cet entretien accordé à Stades, M. Ndiaye décline l’objectif du Sénégal
dans les différentes compétitions de jeunes.
Entretien.
Président, le Sénégal s’apprête à disputer la CAN U20 au
Niger. Comment préparez-vous cette aventure ?
Les juniors sont,
depuis un an, sur le qui-vive. Depuis le match de barrage contre l’Égypte,
après le Congo, les regroupements se font régulièrement à Toubab Dialaw. Il y a
un vrai travail de fourmis qui se fait. C’est l’occasion de saluer la FSF, qui
ne lésine pas sur les moyens pour la petite catégorie, et saluer le travail de
Mayacine Mar, le DTN ; saluer la hargne de Youssouph Dabo et de tout son
staff. Ils travaillent avec les petits à Toubab Dialaw, constamment, matin et
soir. Du 18 au 21 janvier, ils vont en Arabie saoudite pour deux matchs
amicaux. C’est la dernière ligne droite avant la Coupe d’Afrique, qui va démarrer
le 2 février au Niger.
La compétition s’annonce difficile avec des adversaires
coriaces comme le Ghana, le Mali et le Burkina Faso…
Ce sont les 8
meilleures équipes d’Afrique qui se retrouvent. Il n’y a vraiment pas de choix
d’adversaires. Dans le football, il faut respecter tous les adversaires. Mais,
le plus important, c’est d’arriver avec sa stratégie, en pleine mesure de ses
moyens. Aucun groupe n’est facile. L’Afrique compte plus de 50 États. Si les 8
meilleurs se retrouvent dans un tournoi, cela ne peut être facile. On fera tout
ce qui est nécessaire pour arriver au rendez-vous final, Inch Allah.
Avoir été finaliste lors des deux précédentes éditions
oblige le Sénégal à n’avoir qu’un seul objectif : le titre…
(Il lève la tête).
On va tout faire. Une victoire ne se décrète pas. Mais, on n’y va pas tout
juste pour participer. On y va pour se battre, match après match. Si on peut
aller en finale et prendre le trophée, on ne crachera pas dessus. Mais encore
une fois, on va gérer match après match et essayer de faire aussi bien que les
dernières fois. Je crois qu’on a une bonne base assez solide. Des jeunes qui
ont faim et qui viennent de partout. Ce sont des jeunes qui mouillent le
maillot national. J’effectue souvent le déplacement avec eux. Ils croient dur à
ce challenge. Eux tous. Je crois qu’ils sont plus pressés que nous d’en
découdre. Et, la Fédération ne manquera pas de nous appuyer, encore, sur ce
tournoi.
Y aura-t-il le renfort d’expatriés comme Amadou Dia
Ndiaye et Cheikh Tidiane Sabaly, qui jouent actuellement à Metz ?
Cela relève du domaine
technique. Le coach a sa feuille de route qu’il transmettra à la Direction
technique. S’il estime qu’il a besoin de renforts, nous le suivrons. Je crois
que, dans sa démarche actuelle, il n’y a que 2 ou 3 qui sont là. Peut-être
qu’il y en aura d’autres. Mais, c’est sa zone de compétence. Cavin (Ousseynou
Diagne) et Souleymane Aw ont souvent été là. Il y a les autres, qui sont partis
comme Amadou Dia Ndiaye, et beaucoup de jeunes joueurs en réserve en France.
Est-ce que ces derniers sont plus compétitifs que ceux qui sont là ? Ça, c’est
un débat technique que je ne saurai franchir. Youssouph Dabo, son staff et
Mayacine Mar verront ce qu’il y a de mieux pour l’équipe. Et, je sais qu’ils
feront les bons choix.
Gagner le tournoi de l’UFOA-B en tant qu’invité, c’est
aussi une source de motivation pour ce groupe ?
Oui (il se répète).
En fait, c’est cultiver la gagne. Ils ont commencé au Liberia. Après, ils ont
été en Égypte avec un déplacement très difficile. Qui parle d’Égypte parle de
presque 24 heures de vol. En Afrique, les vols ne sont pas si évidents. Tu fais
Mali, puis Éthiopie avant l’Égypte. Ils ont réussi à battre l’Égypte aux tirs
au but. Ils ont également battu le Congo. Ils commencent à avoir la culture de
la gagne, qui manque souvent aux équipes sénégalaises. Au Sénégal, il est
difficile de répéter deux, trois à quatre victoires. Je crois que le staff
technique est en train de mettre dans leur ADN la culture de la gagne. Dans le
terrain, ils donnent tout. Et, c’est une bonne répétition qui permet aux jeunes
de voyager et de gagner. Le Togo n’est pas loin du Niger, où il fait très
chaud. Je suis au Nigeria.
Le Sénégal s’est déjà qualifié aux CAN U17 et U20. Il reste
les U23, qui vont affronter la Guinée en mars. Il y a sûrement beaucoup de
pression sur leurs épaules…
Les U23, je crois
que Joseph Koto et son staff sont constamment en regroupement à Toubab Dialaw.
Le match n’est pas gagné d’avance, ni pour les Guinéens ni pour les Sénégalais.
Les U23 devront se qualifier pour jouer la Coupe d’Afrique au mois de novembre.
Ensuite, ils iront chercher la qualification aux Jeux olympiques Tokyo 2020, Inch
Allah.
Après 2011, les cadets participent pour la 2ème
fois à la CAN, prévue du 14 au 28 avril en Tanzanie. Là aussi, l’objectif est
d’aller en finale ?
Le Sénégal était
absent de la scène internationale depuis 8 ans. Donc, il y a eu beaucoup de
travail, depuis un an, avec l’attelage qui a été refait par la Direction
technique. Avec les Malick Daf, Malick Diop et tout le reste. Même cette
semaine, ils sont en regroupement. Donc, il faut que les Sénégalais sachent que
la petite catégorie est constamment en regroupement. Maintenant, avec
l’inauguration du Centre de Guéréo, en plus du Centre de Toubab Dialaw, il y
aura plus d’infrastructures pour la petite catégorie. Je lance un message à
tous les présidents de clubs à investir dans la petite catégorie. C’est vrai
que ce n’est pas facile, mais cela doit être une volonté de tous les clubs.
Quand on voit la sélection avec 7 joueurs de Diambars, Génération et autres, cela
veut dire que les autres clubs doivent suivre. Ils doivent se dire qu’il y a
une politique de formation à la base qu’il faut respecter. On met des
entraîneurs diplômés. On met un cadre. L’argent qu’on investit chez les
seniors, on l’investit chez les cadets. Et, dans deux ou trois ans, l’équipe
senior vous coûtera moins cher. Il y aura des jeunes du cru.
Les cadets vont affronter le Cameroun, la Guinée et le
Maroc. Ils ont déjà affronté les deux premiers. C’est un plus ?
Ils ont battu le
Maroc, dernièrement chez eux au tournoi de l’UNAF. Mais, je ne suis pas trop
regardant sur les poules. Ce n’est pas un avis de faiblesse ou de confiance. On
doit se baser sur nos forces. Comme je l’ai dit, il y a plus de 50 pays en Afrique.
Et, il y en a 8 qui jouent la phase finale. Pour gagner la Coupe, on doit pouvoir
rencontrer tout le monde et être capable de battre tout le monde.
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