vendredi 18 janvier 2019

Entretien avec Babacar Ndiaye, président Teungueth FC et chargé petite catégorie FSF


«Nos jeunes ont faim et mouillent le maillot»
Babacar Ndiaye, président chargé petite catégorie FSF

Pour la première fois de son histoire, le Sénégal jouera durant la même année les CAN U17 et U20. Le fruit d’un travail de fourmis selon Babacar Ndiaye, président de la Commission football de jeunes à la Fédération. Dans cet entretien accordé à Stades, M. Ndiaye décline l’objectif du Sénégal dans les différentes compétitions de jeunes.
Entretien.
Président, le Sénégal s’apprête à disputer la CAN U20 au Niger. Comment préparez-vous cette aventure ?
Les juniors sont, depuis un an, sur le qui-vive. Depuis le match de barrage contre l’Égypte, après le Congo, les regroupements se font régulièrement à Toubab Dialaw. Il y a un vrai travail de fourmis qui se fait. C’est l’occasion de saluer la FSF, qui ne lésine pas sur les moyens pour la petite catégorie, et saluer le travail de Mayacine Mar, le DTN ; saluer la hargne de Youssouph Dabo et de tout son staff. Ils travaillent avec les petits à Toubab Dialaw, constamment, matin et soir. Du 18 au 21 janvier, ils vont en Arabie saoudite pour deux matchs amicaux. C’est la dernière ligne droite avant la Coupe d’Afrique, qui va démarrer le 2 février au Niger.
La compétition s’annonce difficile avec des adversaires coriaces comme le Ghana, le Mali et le Burkina Faso…
Ce sont les 8 meilleures équipes d’Afrique qui se retrouvent. Il n’y a vraiment pas de choix d’adversaires. Dans le football, il faut respecter tous les adversaires. Mais, le plus important, c’est d’arriver avec sa stratégie, en pleine mesure de ses moyens. Aucun groupe n’est facile. L’Afrique compte plus de 50 États. Si les 8 meilleurs se retrouvent dans un tournoi, cela ne peut être facile. On fera tout ce qui est nécessaire pour arriver au rendez-vous final, Inch Allah.
Avoir été finaliste lors des deux précédentes éditions oblige le Sénégal à n’avoir qu’un seul objectif : le titre…
(Il lève la tête). On va tout faire. Une victoire ne se décrète pas. Mais, on n’y va pas tout juste pour participer. On y va pour se battre, match après match. Si on peut aller en finale et prendre le trophée, on ne crachera pas dessus. Mais encore une fois, on va gérer match après match et essayer de faire aussi bien que les dernières fois. Je crois qu’on a une bonne base assez solide. Des jeunes qui ont faim et qui viennent de partout. Ce sont des jeunes qui mouillent le maillot national. J’effectue souvent le déplacement avec eux. Ils croient dur à ce challenge. Eux tous. Je crois qu’ils sont plus pressés que nous d’en découdre. Et, la Fédération ne manquera pas de nous appuyer, encore, sur ce tournoi.
Y aura-t-il le renfort d’expatriés comme Amadou Dia Ndiaye et Cheikh Tidiane Sabaly, qui jouent actuellement à Metz ?
Cela relève du domaine technique. Le coach a sa feuille de route qu’il transmettra à la Direction technique. S’il estime qu’il a besoin de renforts, nous le suivrons. Je crois que, dans sa démarche actuelle, il n’y a que 2 ou 3 qui sont là. Peut-être qu’il y en aura d’autres. Mais, c’est sa zone de compétence. Cavin (Ousseynou Diagne) et Souleymane Aw ont souvent été là. Il y a les autres, qui sont partis comme Amadou Dia Ndiaye, et beaucoup de jeunes joueurs en réserve en France. Est-ce que ces derniers sont plus compétitifs que ceux qui sont là ? Ça, c’est un débat technique que je ne saurai franchir. Youssouph Dabo, son staff et Mayacine Mar verront ce qu’il y a de mieux pour l’équipe. Et, je sais qu’ils feront les bons choix.
Gagner le tournoi de l’UFOA-B en tant qu’invité, c’est aussi une source de motivation pour ce groupe ?
Oui (il se répète). En fait, c’est cultiver la gagne. Ils ont commencé au Liberia. Après, ils ont été en Égypte avec un déplacement très difficile. Qui parle d’Égypte parle de presque 24 heures de vol. En Afrique, les vols ne sont pas si évidents. Tu fais Mali, puis Éthiopie avant l’Égypte. Ils ont réussi à battre l’Égypte aux tirs au but. Ils ont également battu le Congo. Ils commencent à avoir la culture de la gagne, qui manque souvent aux équipes sénégalaises. Au Sénégal, il est difficile de répéter deux, trois à quatre victoires. Je crois que le staff technique est en train de mettre dans leur ADN la culture de la gagne. Dans le terrain, ils donnent tout. Et, c’est une bonne répétition qui permet aux jeunes de voyager et de gagner. Le Togo n’est pas loin du Niger, où il fait très chaud. Je suis au Nigeria.
Le Sénégal s’est déjà qualifié aux CAN U17 et U20. Il reste les U23, qui vont affronter la Guinée en mars. Il y a sûrement beaucoup de pression sur leurs épaules…
Les U23, je crois que Joseph Koto et son staff sont constamment en regroupement à Toubab Dialaw. Le match n’est pas gagné d’avance, ni pour les Guinéens ni pour les Sénégalais. Les U23 devront se qualifier pour jouer la Coupe d’Afrique au mois de novembre. Ensuite, ils iront chercher la qualification aux Jeux olympiques Tokyo 2020, Inch Allah.
Après 2011, les cadets participent pour la 2ème fois à la CAN, prévue du 14 au 28 avril en Tanzanie. Là aussi, l’objectif est d’aller en finale ?
Le Sénégal était absent de la scène internationale depuis 8 ans. Donc, il y a eu beaucoup de travail, depuis un an, avec l’attelage qui a été refait par la Direction technique. Avec les Malick Daf, Malick Diop et tout le reste. Même cette semaine, ils sont en regroupement. Donc, il faut que les Sénégalais sachent que la petite catégorie est constamment en regroupement. Maintenant, avec l’inauguration du Centre de Guéréo, en plus du Centre de Toubab Dialaw, il y aura plus d’infrastructures pour la petite catégorie. Je lance un message à tous les présidents de clubs à investir dans la petite catégorie. C’est vrai que ce n’est pas facile, mais cela doit être une volonté de tous les clubs. Quand on voit la sélection avec 7 joueurs de Diambars, Génération et autres, cela veut dire que les autres clubs doivent suivre. Ils doivent se dire qu’il y a une politique de formation à la base qu’il faut respecter. On met des entraîneurs diplômés. On met un cadre. L’argent qu’on investit chez les seniors, on l’investit chez les cadets. Et, dans deux ou trois ans, l’équipe senior vous coûtera moins cher. Il y aura des jeunes du cru.
Les cadets vont affronter le Cameroun, la Guinée et le Maroc. Ils ont déjà affronté les deux premiers. C’est un plus ?
Ils ont battu le Maroc, dernièrement chez eux au tournoi de l’UNAF. Mais, je ne suis pas trop regardant sur les poules. Ce n’est pas un avis de faiblesse ou de confiance. On doit se baser sur nos forces. Comme je l’ai dit, il y a plus de 50 pays en Afrique. Et, il y en a 8 qui jouent la phase finale. Pour gagner la Coupe, on doit pouvoir rencontrer tout le monde et être capable de battre tout le monde.


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