«Le
Sénégal n’est pas loin du meilleur niveau africain»
Papis Kondé, DTN Fédération de rugby |
Pour Le
directeur technique national du rugby, Papis Kondé, le Sénégal n’est pas loin
de ce qui se fait de mieux au niveau continental. Un constat fait lors de la
coupe d’Afrique U20 2017 (19-22 avril).
Quel
est le bilan de la participation des U20 du Sénégal à la CAN 2017 ?
Le bilan est mitigé dans la mesure où
l’objectif était de gagner nos deux matchs. Malheureusement, l’équipe a manqué
le premier (contre le Maroc : 5-22). L’enseignement à tirer est qu’on n’y
est pas entré trop tôt au niveau mental. Cela se paie cash dans une compétition
internationale. Heureusement, les Lionceaux se sont rattrapés en remportant le
deuxième match contre la Côte d’Ivoire (32-10). Ce qui a permis au Sénégal de
garder la même place que l’année dernière. Il s’agit du 3ème rang derrière
la Tunisie et le Maroc. Il faut signaler que dans le cadre de notre politique
d’anticipation de la préparation des joutes africaines, l’équipe était au
travail pendant au moins 8 mois. Elle participait aux championnats à VII et à
XV. Ça a été une belle expérience. Pour mettre nos jeunes dans des conditions
de performance, il ne faut pas attendre la dernière minute pour se lancer dans
la préparation. Des leçons sont tirées et les prochaines éditions seront encore
mieux élaborées.
L’ambition
de remporter le titre de champion, pour une première participation,
n’était-elle pas démesurée ?
C’était une ambition à notre portée. Nous
avions les moyens d’y parvenir. Mais dans une compétition, lorsqu’on on rate
l’entrée, ça complique les choses. Les Marocains que nous avions battus en
aller et retour chez eux, il y a 8 mois, se sont bien préparés. Ils
connaissaient nos forces. Malheureusement, nos jeunes croyaient que le match
était déjà gagné. C’est un péché d’orgueil. Ils ont subi les conséquences
d’avoir sous-estimé les Marocains. Au regard des 4 matchs disputés, il y avait
la possibilité de réussir quelque chose.
Comment
expliquez-vous la recomposition de l’élite africaine ?
Le tournoi était scindé en deux pôles. On avait les 4 meilleures équipes sur la
partie Nord-Ouest : Tunisie, Maroc, Sénégal et Côte d’Ivoire qui ont
réintégré l’élite des jeunes. De l’autre côté, on avait Namibie (meilleure équipe
de la catégorie U20 au vu de son palmarès), Madagascar, Kenya et Zimbabwe. À la
fin du tournoi, un classement a été fait et le Sénégal a décroché la 4ème
place. C’est une satisfaction. Ça nous réconforte dans notre politique de
développement en favorisant la formation. Tous nos joueurs sont formés ici.
Même les expatriés appelés en renfort. Ils sont partis par le biais du
partenariat avec des centres de formation de rugby... En clair, sur certains
points, le Sénégal n’est pas loin de ce qui se fait de mieux au niveau
africain. Le plus dur reste à venir et on ne désespère pas. Mais nous allons
continuer à apprendre et essayer de grandir à côté des grandes nations du
rugby.
Le
niveau de la CAN U20 était-il très relevé ?
C’était un niveau au-dessus de ce qui se
fait au Sénégal dans cette catégorie. Il y avait les meilleures équipes africaines
du moment. La satisfaction de la Fédération de rugby, notamment la Direction technique,
porte sur l’approche et la préparation de cette catégorie. On espère pouvoir
reproduire la même chose l’année prochaine. C’est différent de ce qui se
faisait, il y a quelques années, quand on a amené des sélections juste pour
faire de la figuration.
Quelles
sont les prochaines échéances ?
Dans un futur proche, ce sera au tour des
équipes nationales de rugby à VII (féminine et masculine). Et nous espérons
pouvoir les mettre dans les mêmes conditions de préparation que les Juniors.
Afin qu’à 7 mois des compétitions, nous ayons toutes les chances de notre côté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire