mercredi 17 mai 2017

Interview avec Papis Kondé, Directeur technique national de la Fédération de Rugby :

«Le Sénégal n’est pas loin du meilleur niveau africain»
Papis Kondé, DTN Fédération de rugby

Pour Le directeur technique national du rugby, Papis Kondé, le Sénégal n’est pas loin de ce qui se fait de mieux au niveau continental. Un constat fait lors de la coupe d’Afrique U20 2017 (19-22 avril).

Quel est le bilan de la participation des U20 du Sénégal à la CAN 2017 ?
Le bilan est mitigé dans la mesure où l’objectif était de gagner nos deux matchs. Malheureusement, l’équipe a manqué le premier (contre le Maroc : 5-22). L’enseignement à tirer est qu’on n’y est pas entré trop tôt au niveau mental. Cela se paie cash dans une compétition internationale. Heureusement, les Lionceaux se sont rattrapés en remportant le deuxième match contre la Côte d’Ivoire (32-10). Ce qui a permis au Sénégal de garder la même place que l’année dernière. Il s’agit du 3ème rang derrière la Tunisie et le Maroc. Il faut signaler que dans le cadre de notre politique d’anticipation de la préparation des joutes africaines, l’équipe était au travail pendant au moins 8 mois. Elle participait aux championnats à VII et à XV. Ça a été une belle expérience. Pour mettre nos jeunes dans des conditions de performance, il ne faut pas attendre la dernière minute pour se lancer dans la préparation. Des leçons sont tirées et les prochaines éditions seront encore mieux élaborées.
L’ambition de remporter le titre de champion, pour une première participation, n’était-elle pas démesurée ?
C’était une ambition à notre portée. Nous avions les moyens d’y parvenir. Mais dans une compétition, lorsqu’on on rate l’entrée, ça complique les choses. Les Marocains que nous avions battus en aller et retour chez eux, il y a 8 mois, se sont bien préparés. Ils connaissaient nos forces. Malheureusement, nos jeunes croyaient que le match était déjà gagné. C’est un péché d’orgueil. Ils ont subi les conséquences d’avoir sous-estimé les Marocains. Au regard des 4 matchs disputés, il y avait la possibilité de réussir quelque chose.
Comment expliquez-vous la recomposition de l’élite africaine ?
Le tournoi était scindé en deux pôles. On avait les 4 meilleures équipes sur la partie Nord-Ouest : Tunisie, Maroc, Sénégal et Côte d’Ivoire qui ont réintégré l’élite des jeunes. De l’autre côté, on avait Namibie (meilleure équipe de la catégorie U20 au vu de son palmarès), Madagascar, Kenya et Zimbabwe. À la fin du tournoi, un classement a été fait et le Sénégal a décroché la 4ème place. C’est une satisfaction. Ça nous réconforte dans notre politique de développement en favorisant la formation. Tous nos joueurs sont formés ici. Même les expatriés appelés en renfort. Ils sont partis par le biais du partenariat avec des centres de formation de rugby... En clair, sur certains points, le Sénégal n’est pas loin de ce qui se fait de mieux au niveau africain. Le plus dur reste à venir et on ne désespère pas. Mais nous allons continuer à apprendre et essayer de grandir à côté des grandes nations du rugby.
Le niveau de la CAN U20 était-il très relevé ?
C’était un niveau au-dessus de ce qui se fait au Sénégal dans cette catégorie. Il y avait les meilleures équipes africaines du moment. La satisfaction de la Fédération de rugby, notamment la Direction technique, porte sur l’approche et la préparation de cette catégorie. On espère pouvoir reproduire la même chose l’année prochaine. C’est différent de ce qui se faisait, il y a quelques années, quand on a amené des sélections juste pour faire de la figuration.
Quelles sont les prochaines échéances ?
Dans un futur proche, ce sera au tour des équipes nationales de rugby à VII (féminine et masculine). Et nous espérons pouvoir les mettre dans les mêmes conditions de préparation que les Juniors. Afin qu’à 7 mois des compétitions, nous ayons toutes les chances de notre côté.


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