«Que Thiaat relève mon défi»
Gamou Guèye 2 |
Il veut mettre une croix sur les lutteurs de sa génération. Gamou Guèye 2,
bourreau de Tapha Leer de Baol Mbollo dimanche dernier, est prêt à redescendre
dans l’arène avant la fin de la saison. Le pensionnaire de Lébougui, accueilli
en grande pompe après sa victoire, veut désormais se mesurer aux grands. Son
adversaire visé est Thiat, à qui il recommande de laisser tranquille Amanekh,
leur tête de file.
Entretien
Gamou, votre combat contre Tapha Leer a été difficile, mais vous vous en êtes
sorti avec une victoire…
Effectivement, il l’était. Mais d’abord, permettez-moi de remercier le Bon
Dieu et de prier sur son Prophète, Mouhamed (PSL). Je remercie mes parents et
tous mes entraîneurs. Le combat était difficile parce qu’il (Tapha Leer, ndlr)
était plébiscité favori. Et il croyait que je n’étais pas suffisamment armé
pour le vaincre. Mais tout lutteur qui a pris une avance peut battre son
adversaire. Les amateurs en ont fait un favori. Mais en âme et conscience, je
savais que je pouvais le battre. Et Dieu a fait que je l’ai battu sans aucune
contestation. C’est un champion. Je le remercie beaucoup. Je prie qu’il
remporte son prochain combat. Pourvu que son prochain adversaire ne soit pas de
notre écurie voire un lutteur de Rufisque. Je remercie toute la population
rufisquoise. Et je dédie cette victoire à un de mes boys. Il s’appelle Bass.
Qui est Bass ?
Il habite Diokoul Ndiourène. Lors de mon précédent combat contre Baye
Ndiaga, il était blessé à la main (la main a été amputée, après l’accident). Je
remercie sa maman, son père ainsi que toute sa famille.
Le fait que votre adversaire soit favori, ça vous a donc motivé davantage…
En effet, lorsque j’ai entendu dire qu’il est favori, j’ai intensifié mes
entraînements. J’ai redoublé d’efforts, me disant que je ne devais nullement perdre
ce combat. Et d’habitude, en fonction de mes adversaires, mes coachs savent
comment m’inciter à me surpasser. Les entraînements étaient pénibles. Mais,
c’est une affaire d’hommes. Et comme on dit en wolof «Kou beugueu akara dagay gnémé kani». Pour autant, cette victoire ne
me donne des ailes. Je suis un jeune lutteur. Et je suis derrière les lutteurs
de Rufisque, qui sont tous mes grands. Je remercie notre tête de file, Amanekh,
Do Guèye, 10.000 Problèmes, Youssou Ndour N2, Cap des Biches, Papa Yada 2 ainsi
que tous les autres lutteurs. Nous sommes une famille. Ils m’ont beaucoup
soutenu lors de ce combat. Et je remercie également tous les lutteurs de
Rufisque, qui m’ont tous soutenu ainsi que mes amis de Touba Gouye Gui.
Vous comptabilisez 11 combats dont une défaite. Quels sont vos potentiels
adversaires maintenant ?
Je suis prêt à croiser le fer avec tout lutteur logique. Mais, mon
entourage et mes collègues disent que je ne dois plus affronter les lutteurs de
ma génération. Ils disent que je n’ai plus rien à prouver dans ma catégorie.
Ils me recommandent de lutter avec les grands. Et un lutteur comme Thiaat doit pouvoir
relever mon défi. Qu’il cesse de viser Amanekh. C’est notre tête de file. Il
l’a largement dépassé. Amanekh a un frère. Qu’il ose m’affronter. Je remercie
également Sococim et Modou Diakhaté. Ils ne sont pas de notre écurie. Mais ils
se sont donnés corps et âmes lors de ce combat. Leurs efforts ont été
récompensés.
Pourquoi visez-vous Thiaat ?
Parce qu’il fatigue Amanekh. Il doit lutter avec moi. Ce sera un bon duel.
Il n’a pas fait de plus que moi.
À votre retour du stade, toute la localité vous a bien accueilli. Qu’est-ce
que cela vous a fait ?
J’avais cru qu’il y avait autre chose dans la localité. Que les politiciens
étaient en train de faire une sensibilisation pour le référendum. Il y avait
une foule immense de HLM, Thiokho, Cité Filaos, Médine jusqu’à Diokoul. J’aurais
aimé serrer la main de chacun, pour lui dire merci. Mais, je ferai une descente
dans tous ces quartiers pour les remercier. Je ne pouvais pas distinguer les
jeunes et les adultes massés devant les portes. Cela m’a vraiment touché.
Présentement, je vais me démultiplier. C’est pourquoi, aujourd’hui (mardi), je
ne me suis pas reposé. Je suis allé aux entraînements avec pourtant un genou en
délicatesse. Franchement, j’ai été bien accueilli par toute la population. Et
je profite de cette occasion pour présenter mes condoléances à un père Moth
Seck, ainsi qu’à Khoye Seck, pour le décès de son père, Pape Seck. Ce dernier
ne cessait de prier pour nous lors de nos combats. Il était un grand lutteur.
Ses conseils et ses prières vont nous manquer. Je prie que Dieu l’accueille
dans les paradis de Firdawsi.
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