samedi 9 avril 2016

Gamou Guèye 2, écurie Lébougui


«Que Thiaat relève mon défi»

Gamou Guèye 2

Il veut mettre une croix sur les lutteurs de sa génération. Gamou Guèye 2, bourreau de Tapha Leer de Baol Mbollo dimanche dernier, est prêt à redescendre dans l’arène avant la fin de la saison. Le pensionnaire de Lébougui, accueilli en grande pompe après sa victoire, veut désormais se mesurer aux grands. Son adversaire visé est Thiat, à qui il recommande de laisser tranquille Amanekh, leur tête de file.
Entretien
Gamou, votre combat contre Tapha Leer a été difficile, mais vous vous en êtes sorti avec une victoire…
Effectivement, il l’était. Mais d’abord, permettez-moi de remercier le Bon Dieu et de prier sur son Prophète, Mouhamed (PSL). Je remercie mes parents et tous mes entraîneurs. Le combat était difficile parce qu’il (Tapha Leer, ndlr) était plébiscité favori. Et il croyait que je n’étais pas suffisamment armé pour le vaincre. Mais tout lutteur qui a pris une avance peut battre son adversaire. Les amateurs en ont fait un favori. Mais en âme et conscience, je savais que je pouvais le battre. Et Dieu a fait que je l’ai battu sans aucune contestation. C’est un champion. Je le remercie beaucoup. Je prie qu’il remporte son prochain combat. Pourvu que son prochain adversaire ne soit pas de notre écurie voire un lutteur de Rufisque. Je remercie toute la population rufisquoise. Et je dédie cette victoire à un de mes boys. Il s’appelle Bass.
Qui est Bass ?
Il habite Diokoul Ndiourène. Lors de mon précédent combat contre Baye Ndiaga, il était blessé à la main (la main a été amputée, après l’accident). Je remercie sa maman, son père ainsi que toute sa famille.
Le fait que votre adversaire soit favori, ça vous a donc motivé davantage…
En effet, lorsque j’ai entendu dire qu’il est favori, j’ai intensifié mes entraînements. J’ai redoublé d’efforts, me disant que je ne devais nullement perdre ce combat. Et d’habitude, en fonction de mes adversaires, mes coachs savent comment m’inciter à me surpasser. Les entraînements étaient pénibles. Mais, c’est une affaire d’hommes. Et comme on dit en wolof «Kou beugueu akara dagay gnémé kani». Pour autant, cette victoire ne me donne des ailes. Je suis un jeune lutteur. Et je suis derrière les lutteurs de Rufisque, qui sont tous mes grands. Je remercie notre tête de file, Amanekh, Do Guèye, 10.000 Problèmes, Youssou Ndour N2, Cap des Biches, Papa Yada 2 ainsi que tous les autres lutteurs. Nous sommes une famille. Ils m’ont beaucoup soutenu lors de ce combat. Et je remercie également tous les lutteurs de Rufisque, qui m’ont tous soutenu ainsi que mes amis de Touba Gouye Gui.
Vous comptabilisez 11 combats dont une défaite. Quels sont vos potentiels adversaires maintenant ?
Je suis prêt à croiser le fer avec tout lutteur logique. Mais, mon entourage et mes collègues disent que je ne dois plus affronter les lutteurs de ma génération. Ils disent que je n’ai plus rien à prouver dans ma catégorie. Ils me recommandent de lutter avec les grands. Et un lutteur comme Thiaat doit pouvoir relever mon défi. Qu’il cesse de viser Amanekh. C’est notre tête de file. Il l’a largement dépassé. Amanekh a un frère. Qu’il ose m’affronter. Je remercie également Sococim et Modou Diakhaté. Ils ne sont pas de notre écurie. Mais ils se sont donnés corps et âmes lors de ce combat. Leurs efforts ont été récompensés.
Pourquoi visez-vous Thiaat ?
Parce qu’il fatigue Amanekh. Il doit lutter avec moi. Ce sera un bon duel. Il n’a pas fait de plus que moi.
À votre retour du stade, toute la localité vous a bien accueilli. Qu’est-ce que cela vous a fait ?
J’avais cru qu’il y avait autre chose dans la localité. Que les politiciens étaient en train de faire une sensibilisation pour le référendum. Il y avait une foule immense de HLM, Thiokho, Cité Filaos, Médine jusqu’à Diokoul. J’aurais aimé serrer la main de chacun, pour lui dire merci. Mais, je ferai une descente dans tous ces quartiers pour les remercier. Je ne pouvais pas distinguer les jeunes et les adultes massés devant les portes. Cela m’a vraiment touché. Présentement, je vais me démultiplier. C’est pourquoi, aujourd’hui (mardi), je ne me suis pas reposé. Je suis allé aux entraînements avec pourtant un genou en délicatesse. Franchement, j’ai été bien accueilli par toute la population. Et je profite de cette occasion pour présenter mes condoléances à un père Moth Seck, ainsi qu’à Khoye Seck, pour le décès de son père, Pape Seck. Ce dernier ne cessait de prier pour nous lors de nos combats. Il était un grand lutteur. Ses conseils et ses prières vont nous manquer. Je prie que Dieu l’accueille dans les paradis de Firdawsi.


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