vendredi 17 mai 2019

Ligue 2 : Le maire Talla Sylla prêt à booster le foot thiessois


Accession du CNEPS Excellence en L1

Talla Sylla, maire de Thiès

Rendant visite au CNEPS Excellence, fraîchement promu en L1, le maire Talla Sylla se dit prêt à aider les clubs de Thiès, qui n’avait jusque-là aucun représentant en 1ère division.
L’accession en Ligue 1 du CNEPS Excellence a fait des heureux dans la ville de Thiès. Et, le premier, c’est inévitablement l’édile de la ville. Talla Sylla s’est rendu nuitamment, mercredi dernier, aux entraînements des joueurs du CNEPS pour annoncer des mesures importantes.
«L’accession du CNEPS en Ligue 1 est une fierté pour la population de Thiès. Cela ne se limite pas aux sportifs mais à toutes les couches vives de Thiès. C’est une grande satisfaction. On s’en réjouit grandement», confie Talla Sylla au micro de lethiessoistv.com. Il poursuit : «Actuellement, Thiès a le club d’élite que tout le monde voulait. Un club fort et on n’enviera plus les autres. On remercie pour cela les joueurs, le staff et surtout la Ligue de Thiès, qui encadre les clubs de la région. Nous encourageons les supporters qui ne cessent de pousser l’équipe à la victoire. C’est très important d’avoir des supporters. Et, sur ce, nous allons les accompagner».
D’après le maire, si, en un moment donné, son institution a eu du mal à soutenir financièrement les clubs, c’est parce qu’il y avait un problème de budget. «Mais, cette année, il y a des changements. Et, on a des instruments sur lesquels on peut s’appuyer pour aider les clubs. Ce matin (mercredi), nous étions en contact avec le président du CNEPS, Pape Sidy Lô, pour voir comment aider le CNEPS et les autres clubs de la ville. Et, nous espérons, avec l’aide de Dieu, réaliser cela sans difficulté», promet Talla Sylla.
Gazon synthétique et siège de la Ligue à Maniang Soumaré
Par ailleurs, Talla Sylla a aussi fait la promesse de poser une pelouse synthétique au stade Maniang Soumaré. «La Fédération sénégalaise de Football, la Ligue de Thiès et la mairie s’étaient rencontrées au moment où l’équipe nationale recevait Madagascar (en mars). Plusieurs fois, je me suis déplacé au siège de la FSF. Et, dans quelques mois, la FSF va nous accompagner à poser un gazon synthétique au stade. En ce moment, les clubs de Thiès n’auront plus besoin de recevoir à l’extérieur», ajoute-t-il.
En outre, Talla Sylla déclare que la municipalité a décidé de permettre à la Ligue d’avoir son siège au niveau du stade. «Cela va lui permettre d’avoir «un regard» beaucoup plus proche de ce qui se fait ici (le stade)».


L1 : Les 3 étrangers qui font le bonheur de Génération Foot


Les Maliens Niaré et Simpara et le Gambien Sanneh…

Pour la 2ème fois de son histoire, Génération Foot a été sacrée championne du Sénégal. Meilleure attaque (43 buts) et meilleure défense (16 buts encaissés), les Grenats sont jusque-là invaincus. Trois joueurs étrangers ont grandement contribué à ces performances exceptionnelles. Il s’agit des Maliens Mohamed Niaré et Ismaïla Simpara ainsi que du Gambien Bun Sanneh.

Mohamed Niaré : 10 clean-sheets dont 6 d’affilée

Mohamed Niaré
Avec l’arrivée de l’international sénégalais Pape Seydou Ndiaye, son statut de gardien N°1 était menacé. Mohamed Niaré avait d’ailleurs cédé sa place à l’ancien gardien du Jaraaf, juste après le premier match de L1 remporté à SONACOS (3-1). Mais au fil des matchs, les prestations de Seydou n’étant pas toujours rassurantes, le Malien a repris sa place. Au finish, en 25 journées de L1, il aura été 15 fois titularisé dans les cages. Il réussit 10 clean-sheets dont six d’affilée. Avec lui, Génération Foot a gagné 10 matchs (sur 14 succès), concédé 5 nuls et 5 buts.
«C’est le fruit de mon travail. Lorsqu’il y a un très bon gardien derrière toi, on se bat pour rester au top et ne pas rester sur le banc. Après, c’est l’entraîneur qui fait son choix par rapport à ce dont il a besoin», explique Mouhamed Niaré. «Nous sommes chacun obligés de travailler davantage pour montrer notre potentiel. Chaque semaine, je me concentre au maximum pour ne pas prendre de but et, donc, aider mon équipe à ne pas perdre», ajoute celui qui est devenu le joueur étranger le plus titré depuis le début du professionnalisme au Sénégal (2 Ligue 1, 2 Coupes du Sénégal, 2 Supercoupes, 1 Trophée des champions).
Âgé de 24 ans, le portier espère que ses coéquipiers et lui parviendront désormais à intégrer la phase de poules d’une compétition africaine de clubs. «L’année prochaine, ce sera la 4ème participation de GF. On est prêt pour réaliser de bonnes performances. Cela fait 15 ans qu’un club sénégalais n’arrive pas à intégrer la phase de poules. J’espère qu’on sera les premiers à se qualifier», souhaite-t-il.

Ismaïla Simpara, le roc de Déni

Ismaïla Simpara
S’il ne joue pas, c’est parce qu’il purge une sanction ou qu’il est malade. Sinon, sa place de titulaire est indiscutable. Surnommé Oswaldo Piazza (défenseur argentin de Saint-Étienne des années 1976, NDLR) par son ancien coach, Olivier Perrin, grâce à sa ténacité, Simpara est la muraille des Grenats. Le coach Demba Mbaye l’a titularisé à 19 reprises, cette année en Championnat.
«C’est un vrai roc», disait Perrin. Régulier et travailleur, Ismaïla défend bien. Bon de la tête, il a aussi une superbe frappe de balle. Depuis 3 ans, il fait la fierté de Génération Foot. Calme et respectueux, Simpara a conquis même les cœurs des petits pensionnaires de GF. Âgé de 21 ans, le Malien est très complice avec le portier Mohamed Niaré.
«Avec Niaré, on se connaît depuis le Mali. On a fréquenté le même centre de formation. Depuis l’âge de 8 ans, on est ensemble. Si Niaré est derrière moi, je suis très à l’aise. Depuis longtemps, on travaille ensemble» témoigne-t-il. Le roc de Déni est tout heureux d’empiler les titres chez les Grenats. «Nous avons remporté le Championnat avec la manière. Depuis le début, tout le monde est concerné. Que ce soit les dirigeants, les joueurs, le personnel de GF ainsi que les supporters. Il nous reste maintenant la Coupe de la Ligue. Et, l’année prochaine, nous irons en Afrique. On va travailler physiquement et le mental pour entrer dans la phase de poules», estime le défenseur, buteur lors de la 2ème journée.

Bun Sanneh : La courroie

Bun Sanneh

Lui, c’est un régal. Numéro 3 dans le dos, il est élégant dans l’entrejeu des Grenats. Bun Sanneh, le Gambien est arrivé à l’académie de Déni il y a 4 ans, en provenance de Real de Banjul, club d’élite en Gambie. C’est l’un des leaders techniques de GF. Âgé de 20 ans, l’international gambien a un jeu très varié. Il accélère et temporise au besoin. Il est aussi capable de faire un pressing haut sur l’adversaire. En 25 matchs de L1, le coach Demba Mbaye l’a titularisé à 22 reprises. Il a marqué 3 buts toutes compétitions confondues dont celui donnant la victoire à GF contre Hasania (1-0), en match retour de la Coupe CAF.
Deux fois champion du Sénégal, Bun Sanneh veut terminer la saison en beauté avec la Coupe de la Ligue. «Nous préparons la demi-finale de la Coupe de la Ligue. Nous voulons la remporter. Ensuite, je veux avoir un contrat à l’étranger. Je n’ai pas encore de contact. Pour l’instant, on ne m’a rien dit et je me concentre sur la fin de saison», souligne le milieu de terrain.


mercredi 8 mai 2019

Ligue 1 : GF décroche son 2ème sacre (2018-2019)


Phénoménal, après 3 ans dans l’élite
Onze de Génération Foot

À 3 journées de la fin, Génération Foot a remporté le Championnat de Ligue 1. Un 2ème titre en 3 saisons de présence dans l’élite, après une victoire éclatante (3-0) sur Mbour PC.
Les clubs de Mbour réussissent bien à Génération Foot. Le dimanche 11 juin 2017, GF avait battu (4-2, 24ème j.) Stade Mbour pour remporter son premier trophée dans l’élite du football sénégalais, en étant promue. Dimanche 28 avril 2019, deux après, GF a gagné une 2ème Ligue 1, en prenant largement le meilleur (3-0) sur Mbour PC, une autre formation de la Petite Côte.
Pour être Champion du Sénégal, il fallait aux Grenats une victoire. Chose faite. Et, ils l’ont fait avec la manière en étrillant (3-0) une belle formation de Mbour PC, restée 9 journées sans revers. Mais, avant l’entame, on sentait une forte envie de succès dans les mines des Grenats. Surtout qu’ils venaient de se faire humilier jeudi dernier par US Saint-Louis (0-1), en 8èmes de finale de la Coupe du Sénégal.
Sur le terrain, ils l’ont rapidement montré. Car, Pape Insa Badji, dès la première minute, trouve le chemin des filets. À la 39ème minute, Jean Louis Barthélémy Diouf, le Grenat le plus décisif cette saison en Ligue 1, porte le score à 2-0. Il marque de la tête sur un corner bien tiré par Pape Ndiaga Yade.
À l’entame de la seconde période, Bun Sanneh, élu homme du match, verra ses efforts récompensés. Il inscrit le 3ème but de GF d’un tir à ras de terre imparable (3-0, 48’). La messe est dite. Ces 3 buts suffisent à GF pour détrôner Jaraaf, son adversaire en demi-finale de la Coupe de la Ligue.
Une victoire éclatante qui a fait vibrer le stade Djibril Diagne. La pelouse est envahie. Supporters, parents, amis et dirigeants ont tous rejoint les héros du jour sur l’aire de jeu. Que ce fut beau avec des accolades par-ci, par-là. Émouvant ! Des fans, avec des selfies et photos, veulent immortaliser ce sacre avec leurs vedettes.
«Nous sommes fiers de l’engagement de tous les villages environnants du centre. GF est notre fierté, nous la population de Déni, car elle a associé tout le monde au développement du centre», souligne Alassane Guèye, président du Comité des supporters de GF.
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 Réactions… Réactions....

Mady Touré, président GF
«Gagner chaque année, c’est l’objectif du club»
«Je suis content pour le club. Si nous faisons le bilan, en 3 années, on gagne à chaque fois un trophée. C’est l’objectif du club. Comme je le dis à chacune de mes déclarations, on veut retourner en Afrique, chaque année. Donc, cela passe forcément par un trophée majeur. C’est l’occasion de féliciter le président de la Ligue professionnelle, Saër Seck, qui a tout fait pour que ce Championnat puisse continuer. Je ne sais pas comment il a fait pour aller chercher les moyens. Je félicite tous les dirigeants qui nous ont encadrés dans la Ligue pro. Il est important de les remercier. Le football nécessite beaucoup de moyens. Et, si la Ligue pro trouve les moyens pour terminer le Championnat, je tire un grand chapeau. Parce que seul le travail paie».
Mbaye Diouf Dia, président Mbour PC
«GF a mérité le titre parce que…»
«Féliciter d’abord GF et les encourager à persévérer dans ce sens. Ils ont une bonne organisation. Ils ont une équipe très forte. On a essayé de mettre un bon dispositif en place. Nous sortons de 9 matchs sans défaite. Aujourd’hui, ils ont été plus forts. Il faut le reconnaître. Ils ont mérité cette victoire. Et au-delà, GF a mérité le titre parce que 12 victoires et 11 matchs nuls, ce n’est pas facile de le faire, dans un Championnat où toutes les équipes se valent».
Demba Mbaye, coach GF
«Ce titre est celui des joueurs»
«Ce genre de match n’est pas facile à aborder puisqu’il y a une grosse charge émotionnelle pour les joueurs et pour tous ceux qui font vivre le club quotidiennement. On avait envie d’entrer rapidement dans ce match. On a marqué très tôt et cela nous a mis dans une position confortable. Nous avons rencontré une belle équipe, joueuse. Ce titre est celui des joueurs. Ils ont commencé à travailler depuis septembre. Nous avons vécu des moments intenses ensemble».
Bacary Mané, capitaine GF
«Ne pas enregistrer de défaite en Championnat»
«Le joueur n’a qu’un défi. Nous ne pensions pas jouer le Championnat jusqu’ici sans concéder sans défaite. C’est une bonne chose. Nous ferons tout pour garder cette invincibilité. C’est un défi».
Malick Cissé, attaquant GF
«Contents d’être sacrés, mais déçus…..»
«Nous sommes vraiment contents d’être sacrés champions. On l’a mérité. Seul le travail paie. Nous avons débuté depuis septembre. C’est ce qui a payé. Le fait d’avoir perdu la Coupe du Sénégal nous reste en travers de la gorge. C’est pourquoi nous nous sommes dit, ce match ne sera pas l’affaire des coachs, nous allons le gagner, nous les joueurs. Mais, nous sommes toujours déçus d’avoir perdu la Coupe du Sénégal. Maintenant, il nous reste la Coupe de la Ligue, que nous allons disputer pour essayer de la remporter».
Propos recueillis par Cheikh Demba NDIAYE

Rugby : Me Guédel Ndiaye, président FSR


«Que le ministère des Sports respecte ses engagements»
Me Guédel Ndiaye, président de la FSR

Les performances de sélections sur le plan continental ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Car, la Fédération sénégalaise de Rugby est dans une précarité financière. Le président Me Guédel Ndiaye tire la sonnette d’alarme et appelle le ministère des Sports au respect de ses engagements. Sans quoi, croit-il, beaucoup de disciplines qui font honneur à notre pays vont disparaître dans un avenir proche.
Entretien.
Vous avez été reconduit au sein du Comité exécutif de Rugby Afrique avec 18 voix sur 27 électeurs lors de l’Assemblée générale en mars dernier. Quelle appréciation en faites-vous ?
Je mentirais si je vous disais que je ne suis pas fier de cette confiance que m’ont manifestée mes pairs africains. Ce n’était pas joué d’avance. Le président de la Fédération du Kenya, Me Richard Omwela, avait dernièrement montré son hostilité vis-à-vis d’une élection qui consacrerait un francophone à la tête de l’instance. Allant même jusqu’à menacer de retirer le Kenya de la Confédération africaine… Comme je soutenais le francophone, (le Tunisien Khaled Babbou) qui l’a finalement emporté, j’ai craint un instant que certains de mes pairs anglophones ne se détournent de moi au profit d’autres anglophones, candidats eux aussi au Comité exécutif. Mais j’ai finalement été élu, et j’en suis heureux.
Est-ce à dire que le président de la Fédération du Kenya n’est pas satisfait du bilan de Bougja ?
Globalement, tous les responsables du rugby africain sont contents du bilan de l’ex-président de Rugby Afrique, Abdel Aziz Bougja. Il a abattu un travail considérable. Grâce à lui, la discipline est devenue crédible en Afrique et même dans le monde. Même si sur le plan sportif, nous sommes encore loin de l’élite mondiale. Mais petit à petit, l’oiseau fait son nid et, à l’instar du football et du basketball, un jour viendra où certaines nations africaines joueront dans la cour des grands. Pour en revenir au président du Kenya, sans doute ambitionnait-il de postuler au poste de président de Rugby Afrique à un moment donné. Car, il est lui aussi un grand dirigeant, qui a amené son pays au sommet du rugby à 7 : le Kenya a figuré dans le Top 5 du rugby à 7 mondial (rugby olympique) et se trouve toujours dans l’élite mondiale.
Vous êtes chargé des compétitions. Quel est le challenge ?
Il y a un grand défi à relever. Hélas, j’ai un peu les mains liées par la trésorerie de Rugby Afrique. Un de nos partenaires principaux, la société de télévision kenyane, Kwese Sports, vient de nous faire faux bond. Elle n’a pas renouvelé le contrat et doit 400.000 US dollars environ (234 millions FCFA environ) à Rugby Afrique. C’est cet argent qui nous manque aujourd’hui. Il est ainsi difficile de pouvoir programmer toutes les compétitions que nous avions prévues. Sans doute, nous allons faire un arbitrage, opérer une sélection.
Le président sortant Abdel Aziz Bougja a rehaussé le budget, qui est passé de 46 millions à 1,7 milliard FCFA. Est-ce un lourd héritage pour son successeur, le Tunisien Khaled Babbou ?
Le budget a été rehaussé depuis un certain temps déjà, ce qui nous a permis de programmer tous les matchs des différentes compétitions. C’est différent aujourd’hui en raison de la défection d’un de nos plus gros sponsors. Alors, l’héritage du nouveau président est lourd, puisqu’il va devoir, avec son équipe, trouver l’argent qui manque à la Confédération.
Vice-champions de la Zone Nord, les Lionceaux (U20) ont disputé la CAN 2019 (1er au 08 avril), qualificative au Mondial prévu au mois d’août prochain au Brésil. C’est réconfortant de voir le Sénégal parmi les 4 meilleurs pays d’Afrique et même sur le podium ?
Effectivement, c’est très réconfortant. Depuis des années, nous misons sur les jeunes et voilà que nos U20, tous formés au Sénégal, ont réussi à atteindre un tel niveau. Cette année, la Coupe d’Afrique (Trophée Jean-Luc Barthes) a concerné 16 équipes (sans Afrique du Sud), mais seules les 4 équipes du groupe A étaient en lice pour la qualification au Championnat du monde. Le Sénégal fait partie de ce groupe A avec le Kenya, la Namibie et la Tunisie. Nous étions opposés à ce qui se fait de mieux en Afrique. Nous avons donc coiffé au poteau des équipes comme le Kenya, le Zimbabwe, le Madagascar, pour figurer à ce niveau et c’est déjà une grande fierté. Le tournoi qualificatif du début du mois à Nairobi s’est bien passé. Certes, nous avons été battus par la Namibie, mais nous avons battu la Tunisie pour la 3ème place. C’est important, car nous n’avions jamais battu la Tunisie chez les U20. Nous prenons la 3ème place africaine derrière les deux grandes nations que sont le Kenya (1ème) et la Namibie (2ème). Notre objectif est donc atteint, car nos adversaires étaient mieux armés que nous et surtout plus aguerris pour avoir déjà évolué au plus haut niveau de la catégorie. Notre équipe était la plus jeune. Une majorité de la sélection que nous avions l’année dernière est montée d’un cran, pour avoir désormais plus de 20 ans. Placer nos juniors sur le podium est, pour nous, une grande fierté d’autant plus grande que nous ne le devons à personne d’autre qu’à nous-mêmes !
Que voulez-vous dire ?
Je veux dire que nous n’avons rien reçu du ministère des Sports, ni pour la préparation, ni pour le transport, ni pour les équipements… Rien ! Pas un seul franc. Mais le premier conseiller de notre ambassade au Kenya a assisté à tout le tournoi. Il était aussi fier de notre performance, de l’engouement qu’a suscité notre équipe, qui était la plus populaire après le Kenya.
La sélection des seniors, après avoir évolué en Gold Cup il y a 2 ans, est désormais en Silver Cup (groupe B de la D1). Peut-on s’attendre à une promotion des locaux en compétitions africaines, dans la mesure où la Fédération n’a pas les moyens nécessaires pour la prise en charge des expatriés ?
C’est vrai que la plupart de nos internationaux «élite» sont presque tous des expatriés. Mais il faut souligner que parmi eux, il y a 7 joueurs qui ont grandi à Dakar et qui ont fait leurs preuves au Sénégal. Ils ont commencé à jouer en équipe nationale quand ils étaient là. C’est après qu’ils ont été pris par des clubs français. Ce sont donc des joueurs que nous avons formés. Mais la majorité de la sélection est composée de joueurs ayant grandi en France. Cela encourage nos locaux à travailler et devenir plus performants. Mais il sera difficile pour eux de détrôner les expatriés, qui évoluent dans des Championnats plus structurés, plus étoffés, avec un entraînement approprié avec à la clé : musculation, diététique…
Quel objectif sera fixé aux seniors pour la Silver Cup prévue en juin ?
La Silver Cup sera en principe annulée au profit d’une autre compétition que Rugby Afrique va dévoiler à la fin de ce mois. Nos seniors seront greffés au tournoi du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc), à moins d’intégrer le tournoi d’Afrique de l’Ouest avec la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria. Nous serons fixés dans quelques jours.
Les Lionnes vont-elles participer à une compétition continentale cette année ?
Oui. Je m’y suis engagé personnellement et je tiendrai ma promesse. Mais le lieu de la compétition (Tunisie est annoncée) ni la période (novembre en principe) n’ont été officialisés par Rugby Afrique. Mais une chose est sûre, nos Lionnes joueront la Coupe d’Afrique Sevens (rugby à 7).
Dans les compétitions locales, une équipe comme Yeumbeul n’a pas participé au Championnat, faute de moyens. N’est-il pas temps de mettre en place un système de motivation des clubs, en octroyant une récompense financière aux vainqueurs ?
C’est une question récurrente au niveau de notre Fédération. Beaucoup de responsables de club la posent et souhaitent que les vainqueurs des Championnats à XV et à 7 ainsi que de la Coupe nationale soient gratifiés d’une enveloppe financière. Nous rêvons de cela. Mais avec quel argent ? Votre question me permet de rebondir sur une de vos précédentes interrogations quand vous évoquiez le fait que nous n’ayons pas les moyens financiers pour faire venir nos expatriés. La saison dernière, nous avons participé à tous les tournois internationaux : rugby à 15 et 7 chez les hommes, rugby à 7 chez les femmes, rugby à 15 chez les U20. Et c’était en Afrique du Sud, en Tunisie et en France...
Vous insinuez que l’État ne vous soutient pas…
Après l’arbitrage budgétaire fait par le ministère des Sports et le CNOSS, il avait été convenu que nous serions soutenus pour deux compétitions seulement, à savoir la Coupe d’Afrique hommes, en rugby à 15 et nos dames en rugby à 7... En contrepartie, nous nous étions engagés à participer à toutes les autres compétitions citées plus haut. Nous avons respecté nos engagements en étant présents sur tous les tableaux. Mais à ce jour, plus de 5 mois après la fin de la saison 2017-2018, l’État ne nous a pas encore remboursés le moindre franc, en dépit du budget qui nous est alloué par le ministère. Le règlement des sommes, qui nous sont dues, est sans cesse remis à demain. Ce qui entraîne un énorme découragement chez nos adeptes et nos dirigeants. Nous n’avons donc perçu aucun franc de l’argent promis la saison dernière. Nos U20 viennent de monter sur le podium africain, au Kenya, sans avoir reçu le moindre soutien de l’État pour la préparation et la compétition.
Qu’est-ce qui explique cela ?
Certes, nous sommes une petite Fédération et nous en avons conscience, mais nous n’avons pas la prétention de recevoir la même chose que le football, le basketball ou le handball. Ces Fédérations le méritent, mais nous souhaitons que ce qui nous a été promis par l’État nous revienne, ce qui est légitime. Comment voulez-vous donc qu’avec le déficit dans lequel se trouve la trésorerie de notre Fédération, nous soyons en mesure de récompenser les clubs vainqueurs de nos compétitions nationales ?
Comment parvenez-vous à financer vos activités ?
(Il répète la question). On se bat, on court partout, on tape à toutes les portes. D’abord, au niveau des instances internationales que sont World Rugby, Rugby Afrique, des Fédérations amies, des sponsors fidèles, des mécènes locaux et parfois étrangers… C’est dur et épuisant. Nous serons soulagés quand l’État va donner ce qu’il nous doit.
Et si l’État ne fait rien ?
On avisera, mais nous ne pourrons plus tenir longtemps.
Pourriez-vous envisager de renoncer aux compétitions internationales ?
Tout est envisageable y compris, bien sûr, un forfait général de toutes les compétitions internationales pour lesquelles nous sommes qualifiés. Mais j’espère que nous n’en arriverons pas là et que le ministère des Sports aura à cœur de respecter les engagements qu’il a pris à notre niveau. Et nous ne sommes pas la seule Fédération à souffrir de cela.

Fermeture du stade de Yoff depuis 4 ans


Les sportifs taclent les autorités municipales
Point de presse des sportifs yoffois
Le Regroupement des anciens footballeurs de Yoff (RAFY) et le Collectif des encadreurs des écoles de football de Yoff se sont donné rendez-vous, dimanche, au stade de Yoff. Au cours d’un point de presse, les Yoffois ont fustigé le recul des résultats sportifs de cette localité, du à la fermeture du stade depuis 4 ans.
Le monde sportif yoffois avait béni l’acte posé par le maire pour la réhabilitation du stade fermé depuis 4 ans. Mais, depuis lors, il n’y a aucune avancée significative permettant à la jeunesse de Yoff de renouer avec leur sport favori.
«Les travaux n’avancent pas. Ils sont bloqués. Et on ne sait pas quand est-ce que les travaux vont reprendre à nouveau. Avec la fermeture du stade, le football yoffois est en léthargie. Au début, on nous avait dit que les travaux dureraient entre 8 mois et 1 an. Nous sommes à la 4ème année sans que les sportifs jouent dans leur stade. La fermeture du stade a impacté les résultats de RS Yoff, actuellement à la dernière place en National 1 alors que nous sommes à 3 journées de la fin», déclare le porte-parole, Babacar Sarr Guèye dit Mbaye Sarr.
Pour le coordonnateur du Collectif des encadreurs des écoles de football de Yoff, à cause de la fermeture du stade, la jeunesse n’a plus l’amour de jouer dans ce club. L’ancien coach de RS Yoff ajoute : «Même les écoles de football n’ont pas un endroit où jouer. Ce qui est dommage. Nous essayons de relancer le football dans la localité mais personne ne nous aide. L’actuel maire nous a donné 50.000 FCFA en 3 ans. Alors que l’ancien maire nous remettait 100.000 FCFA par an».
Pour cette cause noble, les sportifs de Yoff entendent faire des visites de proximité dans la localité. Une manière d’informer les autorités et les «Frey» (les dignitaires traditionnels). Ils comptent passer la vitesse supérieure avec l’organisation de marches et sit-in devant la mairie de Yoff.