«Rester dans les 5 premiers pour la qualification au Mondial»
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Me Guédel Ndiaye, président de la FSR |
À l’issue de
l’assemblée générale élective de la Fédération sénégalaise de rugby, jeudi
dernier, Me Guédel Ndiaye s’est réjoui de la confiance renouvelée à son égard pour
un nouveau mandat de 4 ans. Après le titre du Sénégal dans le groupe B au
niveau continental, Me Guédel s’attaque un nouveau challenge : être parmi
les 5 meilleures équipes pour la qualification au Mondial.
Président, qu’est-ce
cela vous fait d’être élu à l’unanimité pour un nouveau mandat à la tête de la
Fédération sénégalaise de rugby ?
Cela fait toujours plaisir. Mais j’aurais préféré avoir
aussi d’autres candidats, qui m’auraient permis de lever le pied tout en
restant membre de la Fédération. Finalement, les deux personnes que je
pressentais pour me remplacer, éventuellement, n’étaient pas trop chaudes. Je
pense que ce sera pour la prochaine fois. Parce que j’arrêterai après, mais
tant que je serai en bonne santé, j’adorerai toujours le rugby. Et ça m’a fait très
plaisir, effectivement, d’être élu à l’unanimité.
Depuis quand
vous-êtes à la tête de la Fédération ?
Cela fait presque une vingtaine d’années. Ce n’est pas un
poste très prisé. Ce n’est pas une Fédération argentée. Et les gens ne se
bousculent pas. Et puis, c’est une Fédération vraiment admirable, très
sympathique. Mais c’est compliqué parce que le rugby n’est pas trop populaire
au Sénégal. On commence à le populariser. On a toujours des problèmes de
stades. On a des problèmes d’argent pour le déplacement de nos équipes
nationales, etc. Mais, petit à petit, on arrive à bien travailler parce que
nous sommes de plus en plus reconnus par le ministère des Sports, qui nous
aide. On est de plus en plus reconnu par le Comité olympique, qui nous aide. On
est aussi de plus en plus reconnu par la Fédération internationale de rugby ainsi
que la Confédération africaine de rugby. L’un dans l’autre, on arrive à s’en
sortir. Mais le seul problème qu’on a pour l’instant, c’est un problème de
terrain. Heureusement, nous avons l’armée sénégalaise qui nous aide avec
Bel-Air et le stade Iba Mar Diop. L’armée française qui nous prête son terrain
à Ouakam. Mais on espère d’ici deux ou trois ans pouvoir avoir notre propre
terrain de rugby. Ce sera plutôt du côté de Ngaparou, à Somone. C’est la seule
chose qui nous manque.
Que comptez-vous
apporter pour ce nouveau mandat ?
(Il se répète). C’est un nouveau terrain. J’ai mes plans en
vue. J’ai mes idées là-dessus. Et c’est ce que je veux vraiment apporter. Cela
me permettrait de quitter la Fédération en beauté en apportant un terrain à
tous les nouveaux joueurs du rugby, tous les jeunes. C’est ça que j’aime
apporter puisqu’on est dans l’élite africaine, on est 38ème mondial
et 4ème africain. Si on arrive cette année à rester dans ce groupe,
l’année prochaine on fera la qualification pour la Coupe du monde. Parce que
c’est la première fois que cela se fait en poule unique sur 15 jours dans un
pays. Et c’est vraiment formidable de participer à cela. Évidemment, nous ne
serons pas favoris derrière la Namibie, le Kenya, etc. On a accrochés deux fois
les Namibiens et les Kenyans. Tout est possible. Mais notre objectif est de pouvoir
participer à cette phase finale. Cette année, on y participe. On est 6 pays. Il
faut qu’on reste dans les 5 premiers pour participer à la qualification pour la
Coupe du monde.
Le Sénégal est
champion du groupe B à l’issue de la saison. Un challenge relevé par rugby
Sénégal ?
Pour nous, c’est un challenge. Mais il fallait qu’on y
croie. Nous étions dans un groupe avec Madagascar et Zambie. Nous avons battu en
finale Madagascar devant 35.000 spectateurs. Cela ne nous était jamais arrivé.
Il faut savoir aussi que Madagascar est le seul pays où le football est moins
populaire que le rugby. Gagner là-bas (33-32), c’est quelque chose. On a
affronté l’autre vainqueur du groupe, la Tunisie, qui avait éliminé la Côte
d’Ivoire, le Botswana. Gagner la Tunisie à domicile, on ne l’avait jamais fait.
Mais cette fois, nous les avons battus là-bas (15-14). C’est vraiment un titre
mérité. Parce que les deux finales sont faites à l’extérieur. Pour moi, c’était
magnifique.
Avec le rugby
d’élite, vous allez entamer en juin la CAN avec le Zimbabwe. Pourrait-on s’attendre
à une bonne préparation des Lions pour pouvoir se jauger face aux meilleures
équipes africaines ?
Il n’y a pas trop de préparation adéquate parce que ça coûte
très cher. Déplacer une équipe de rugby coûte trop cher. Alors, ce qu’on a pu
faire, il y a 15 jours, on a organisé un match en France, contre le Maroc. La
plupart des joueurs marocains ainsi que nos joueurs évoluent en France. On a organisé
un match le 13 février à Mantes-la-Jolie. On avait 32 joueurs, qui ont répondu
présents. Mais malheureusement, cela n’a pu être un match officiel. Il y a un
problème au sein de la Fédération marocaine. La France nous a dit que ce ne
sera pas un match officiel avec des arbitres français. Le Maroc était là. Nous
étions là. Nous avons joué un match de 2 heures. Cela a été un excellent match
de préparation. Ça a permis d’abord de regrouper les joueurs et d’affronter une
belle équipe du Maroc. Ça, c’est l’unique préparation qu’on aura. Contre le
Zimbabwe, nos joueurs commencent à se connaître. Ils vont rester ici (à Dakar)
8 jours. Le samedi d’après pour affronter l’Ouganda. Cela fait qu’on mettra les
8 jours à profit pour vraiment préparer l’équipe.
Aurez-vous les moyens
de votre politique pour cette campagne ?
Je ne sais pas si on les aura. Mais j’espère que tout sera
en règle. J’ai pu obtenir que les deux premiers matchs se fassent au Sénégal.
Ce qui fait que nous n’aurons à payer que des billets d’avion de nos joueurs
qui viennent de la France. Ils vont jouer contre le Zimbabwe et rester toute la
semaine pour jouer contre l’Ouganda. Cela nous fera des économies substantielles.
Le ministère des Sports a promis de nous aider pour ces deux matchs. Nous
aurons une subvention de rugby Afrique pour héberger nos adversaires ; derrière,
on espère avoir des fonds. Et après, pour les 3 autres matchs, je pense qu’on a
d’ores et déjà une politique de sponsoring, de marketing. Et je pense qu’on
n’aura pas grand-chose à demander à l’État du Sénégal. Nous demandons que l’État
nous aide pour les deux matchs que nous allons recevoir à Dakar. Le reste, on
va s’en occuper.