Un homme de devoir,
inspirateur de la nouvelle génération
 |
| Ass Gaye, ancien président de la FSBB |
Les
mines étaient tristes hier mardi, à la mosquée de Keury Kaw de Rufisque où
s’est déroulée la prière mortuaire de El Hadji Amadou Gaye dit Ass Gaye, décédé
le même jour à Dakar. Figures du monde sportif et une foule immense d’anonymes
ont accompagné l’ancien président de la Fédération de basket à sa dernière
demeure.
Le discours a été unanime.
Le décès de Amadou Gaye «Ass» est «une
grosse perte» pour le sport sénégalais. C’est le témoignage de personnes et
acteurs du monde sportif présents mardi à ses obsèques. Ceux qui le
connaissaient moins ont pu découvrir davantage «cette grande figure» du sport à travers divers témoignages. Si
d’aucuns ont parlé de «la bonté» et
de «la générosité» de l’homme,
d’autres ont vanté son engagement, son abnégation au niveau de la Fédération et
de son club, le Saltigué.
Ass Gaye avait remplacé, en 2008, Alioune Badara Diagne à la
tête de la Fédération sénégalaise de basket. C’est avec lui que le Sénégal a
remporté l’Afrobasket, en 2009 à Madagascar. Il a quitté la FSBB suite à
l’élection du bureau fédéral et Baba Tandian, coopté par le ministère de la
Jeunesse, des Sports et des Loisirs d’alors, qui a été élu en 2010. Agent de la
BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique l’ouest) depuis l’âge de 25 ans,
El Hadji Amadou Gaye alliait le sport et son travail. Jusqu’à son décès,
l’ancien président de la FSBB était membre du comité directeur de l’actuelle
Fédération. Ass Gaye était aussi connu pour son engagement pour le club de sa
ville, le Saltigué.
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Me Babacar Ndiaye,
président FSBB
«Il
était mon conseiller et mon confident»
«Je ressens de la tristesse
parce que le basket vient de perdre un grand dirigeant. Il a assumé toutes les
fonctions au niveau de la Ligue de Dakar et de la Fédération. Il a gagné
l’Afrobasket 2009 à Madagascar en tant que président. Le président Ass Gaye
s’est aussi sacrifié pour le club de sa ville, le Saltigué de Rufisque.
Personnellement je perds un ami, un oncle, un grand frère. Quand je faisais la
campagne pour l’élection du président de la Fédération, il a tout le temps été
à mes côtés. On a presque fait le tour du Sénégal ensemble. Il était mon
conseiller et mon confident. Il n’hésitait pas à venir à mon bureau pour me
donner des conseils. C’était un homme à la fois compétent, sérieux et correct.
Lors de la levée du corps de feu Ousseynou Ndiaga Diop, il avait pris la parole
pour faire un témoignage et là c’est lui qui s’en va.»
Ibrahima Diagne, président
Ligue de Dakar
«Nous
devons nous évertuer à assurer le relai»
«Aujourd’hui, c’est avec
tristesse que toute la famille du basket a été informée de la perte brutale de
Ass Gaye. La semaine dernière, nous avons beaucoup échangé. C’est une personne
très disponible. Il croyait vraiment au basket et surtout à son club, le
Saltigué. Nous sommes attristés par cette nouvelle et prions que Dieu l’accueille
au Paradis. Nous, de la nouvelle génération, devons nous évertuer à assurer le
relai et faire de telle sorte que le flambeau ne tombe pas.»
Magatte Diop, DTN
«Nairobi,
un très bon souvenir que je garde de Ass Gaye»
«Avec Ass Gaye comme
président de la Fédération, nous avons gagné le championnat d’Afrique de
Madagascar en 2009. Bien avant cela, Ass Gaye a toujours accompagné nos équipes
nationales comme délégué fédéral. Le souvenir que je garde lui, c’est à Nairobi
en 1997-1998 quand nous gagnions le championnat d’Afrique. Les délégués
fédéraux étaient Ass Gaye, Decasa et Amadou Ndiaye dit Pape Ndiaye. J’étais le
coach de l’équipe nationale. Ousseynou Ndiaga Diop était mon adjoint. Nous
avons fait presque un mois ensemble à Nairobi pour préparer ce championnat
d’Afrique. C’est un très bon souvenir que je garde de lui. Ensemble, nous avons
travaillé. Ce qui nous a permis de gagner la Coupe d’Afrique en 1999 à Dakar.
On peut dire aujourd’hui que c’est une très grande perte pour le basket.»
Alassane Samb, ami et
confident de Ass Gaye
«Je
suis scotché sur ma chaise de 09h00 à 12h00»
«On avait formé une
section que tout Rufisque reconnaissait. On s’entendait tous. On était tous
ensemble. Et cette amitié a duré. Jusqu’à dimanche dernier. On avait perdu un
de nos entraîneurs, Babacar Diack de Thiès. Nous étions partis à Thiès pour
présenter nos condoléances. J’étais avec Ass Gaye, Mbodj Guèye Fall, Ma Mbodj
Mbodj, Pape Lô «Ass» et Youssou Diakhaté. Curieusement, Dieu avait son
programme. Dimanche, c’est lui (Ass Gaye), qui a parlé au nom du groupe. C’est
lui, qui a donné des indications pour la prière de notre ami, qui est parti. Il
y a deux jours. Ce matin, je reçois un message pour me signifier que nous avons
perdu Ass Gaye. Je suis scotché sur ma chaise de 09h00 à 12h00, je ne pouvais
pas bouger. Tellement, j’ai été sidéré. C’est tellement brutal que je
n’arrivais pas à m’y faire.»
Moustapha Gaye, coach des
Lionnes
«Le
sport rufisquois a perdu un grand homme»
«Nous avons perdu un
oncle, un imminent dirigeant. Je pense que le sport rufisquois a perdu un grand homme. Le basket national a
perdu un coach émérite. Je l’ai connu très jeune. Il a eu tous les honneurs
dans le basket. C’est une perte énorme. C’était une personne qui a été
incontournable pendant une vingtaine d’années. Au niveau des équipes
nationales, il a accompli sa mission. C’est quelqu’un qui fait partie de la
base du basket. Avec un club, qui n’a pas beaucoup de moyens, il s’est battu
avec le Saltigué pour qu’il reste dans l’élite. Au niveau de la Fédération et
de la Ligue, c’est quelqu’un qui a tout donné.»
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