«Pourquoi
le foot marche moins bien chez nous»
Lieutenant-colonel Madior Fall |
Jadis
une des meilleures équipes du championnat sénégalais de football, l’ASFA jouera
la saison prochaine en 4ème division. Une grande déception pour le
Lieutenant-colonel Madior Fall, chef du bataillon des sports de l’ASFA qui
explique dans cet entretien pourquoi le football marche moins bien que les
autres disciplines sportives.
Entretien
Comment
avez-vous vécu la descente de l’ASFA, qui dispose pourtant de tous les moyens
pour faire un bon championnat ?
Nous
sommes très déçus d’autant plus que nous nous sommes donné tous les moyens pour
réussir. Malheureusement, en deuxième partie de saison, les résultats n’ont pas
été au rendez-vous. Ce qui nous a valu cette relégation. En tout cas, de notre
côté, tout ce que nous devions faire, nous estimons l’avoir fait. Franchement,
c’est une grande déception pour nous. Surtout que notre ambition c’était
d’aller en Ligue 2. Maintenant, c’est avec moi que l’équipe est descendue en
National 2. Et c’est avec moi que l’équipe va remonter en National 1, voire en
Ligue 2 pour s’y maintenir. C’est une première expérience pour moi. J’en assume
la responsabilité. Et je pense que tout sera bien fait pour qu’à l’avenir, on
soit à un niveau supérieur.
Jadis,
l’ASFA jouait les premiers rôles dans l’élite. Pourquoi, depuis quelques
années, le football est en nette régression alors que le basket marche
relativement bien ?
Malheureusement,
chez nous à l’ASFA, le football marche moins bien. Alors que dans d’autres
disciplines, nous sommes dans l’élite. Nous gagnons même des trophées au niveau
national et continental. D’ailleurs, je dois partir prochainement avec l’équipe
de basket qui va participer au championnat d’Afrique militaire (du 11 au 19
juin au Congo). Pour vous dire que c’est le football qui ne marche pas bien
ici. Le football a aussi ses particularités. Il est devenu professionnel, avec
des enjeux financiers énormes. Or l’ASFA, au début de sa création, sa vocation
n’était pas de se faire de l’argent à travers le football. C’est ce qui
explique que jouer les premiers rôles, ce n’est pas actuellement l’objectif
recherché pour l’ASFA. Nous sommes là pour participer aux compétitions
nationales et internationales et servir de vivier et même de pépinière aux
équipes nationales dans beaucoup de disciplines. Ça marche pour les autres et
cela ne marche pas pour le football. Le constat est là et on fait avec.
L’équipe
de football est-elle dotée de techniciens capables de la hisser à un niveau
voulue par les dirigeants ?
Oui
tout à fait. Nous avons des joueurs et l’encadrement constitués de militaires
et de civils. Nous avons eu des anciens militaires qui ont eu des diplômes
d’entraîneurs. Donc, ces gens ont la qualification pour entraîner l’équipe.
C’est souvent d’anciens joueurs de l’ASFA qui, pendant leur carrière, ont passé
des examens pour devenir entraîneur de football en milieu civil. Ce sont ces
gens qui ont pris en main l’équipe jusqu’en Ligue 2. D’ailleurs, l’ancien
entraîneur qui l’avait hissée en Ligue 2 est coopté par l’équipe nationale. C’est
le major Alioune Badara Sène, qui gère actuellement le matériel de l’équipe
nationale (l’intendant, ndlr). Il est parti avec l’équipe nationale en France.
Donc, nous avons l’expertise et la compétence au niveau des militaires pour
justement encadrer l’équipe.
Et
maintenant que vous êtes en 4ème division, ce sera quoi l’objectif
de l’ASFA pour les saisons à venir ?
L’objectif
dans l’immédiat, c’est de revenir en National 1 et, à long terme, de rejoindre
la Ligue 2. Comme les autres clubs. Chaque année, nous comptons gravir un
palier. C’est possible. Et on va le faire, inch
Allah. On a assez de militaires qui savent jouer au football pour qu’on se
contente d’eux. Mais rien ne nous empêche aussi de solliciter quelques civils
qui ont du talent pour renforcer l’équipe.
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