jeudi 7 juin 2018

Entretien avec Lieutenant-colonel Madior Fall, ASFA

«Pourquoi le foot marche moins bien chez nous»
Lieutenant-colonel Madior Fall


Jadis une des meilleures équipes du championnat sénégalais de football, l’ASFA jouera la saison prochaine en 4ème division. Une grande déception pour le Lieutenant-colonel Madior Fall, chef du bataillon des sports de l’ASFA qui explique dans cet entretien pourquoi le football marche moins bien que les autres disciplines sportives.
Entretien
Comment avez-vous vécu la descente de l’ASFA, qui dispose pourtant de tous les moyens pour faire un bon championnat ?
Nous sommes très déçus d’autant plus que nous nous sommes donné tous les moyens pour réussir. Malheureusement, en deuxième partie de saison, les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Ce qui nous a valu cette relégation. En tout cas, de notre côté, tout ce que nous devions faire, nous estimons l’avoir fait. Franchement, c’est une grande déception pour nous. Surtout que notre ambition c’était d’aller en Ligue 2. Maintenant, c’est avec moi que l’équipe est descendue en National 2. Et c’est avec moi que l’équipe va remonter en National 1, voire en Ligue 2 pour s’y maintenir. C’est une première expérience pour moi. J’en assume la responsabilité. Et je pense que tout sera bien fait pour qu’à l’avenir, on soit à un niveau supérieur.
Jadis, l’ASFA jouait les premiers rôles dans l’élite. Pourquoi, depuis quelques années, le football est en nette régression alors que le basket marche relativement bien ?
Malheureusement, chez nous à l’ASFA, le football marche moins bien. Alors que dans d’autres disciplines, nous sommes dans l’élite. Nous gagnons même des trophées au niveau national et continental. D’ailleurs, je dois partir prochainement avec l’équipe de basket qui va participer au championnat d’Afrique militaire (du 11 au 19 juin au Congo). Pour vous dire que c’est le football qui ne marche pas bien ici. Le football a aussi ses particularités. Il est devenu professionnel, avec des enjeux financiers énormes. Or l’ASFA, au début de sa création, sa vocation n’était pas de se faire de l’argent à travers le football. C’est ce qui explique que jouer les premiers rôles, ce n’est pas actuellement l’objectif recherché pour l’ASFA. Nous sommes là pour participer aux compétitions nationales et internationales et servir de vivier et même de pépinière aux équipes nationales dans beaucoup de disciplines. Ça marche pour les autres et cela ne marche pas pour le football. Le constat est là et on fait avec.
L’équipe de football est-elle dotée de techniciens capables de la hisser à un niveau voulue par les dirigeants ?
Oui tout à fait. Nous avons des joueurs et l’encadrement constitués de militaires et de civils. Nous avons eu des anciens militaires qui ont eu des diplômes d’entraîneurs. Donc, ces gens ont la qualification pour entraîner l’équipe. C’est souvent d’anciens joueurs de l’ASFA qui, pendant leur carrière, ont passé des examens pour devenir entraîneur de football en milieu civil. Ce sont ces gens qui ont pris en main l’équipe jusqu’en Ligue 2. D’ailleurs, l’ancien entraîneur qui l’avait hissée en Ligue 2 est coopté par l’équipe nationale. C’est le major Alioune Badara Sène, qui gère actuellement le matériel de l’équipe nationale (l’intendant, ndlr). Il est parti avec l’équipe nationale en France. Donc, nous avons l’expertise et la compétence au niveau des militaires pour justement encadrer l’équipe.
Et maintenant que vous êtes en 4ème division, ce sera quoi l’objectif de l’ASFA pour les saisons à venir ?
L’objectif dans l’immédiat, c’est de revenir en National 1 et, à long terme, de rejoindre la Ligue 2. Comme les autres clubs. Chaque année, nous comptons gravir un palier. C’est possible. Et on va le faire, inch Allah. On a assez de militaires qui savent jouer au football pour qu’on se contente d’eux. Mais rien ne nous empêche aussi de solliciter quelques civils qui ont du talent pour renforcer l’équipe.

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