vendredi 8 juin 2018

Entretien avec : Me Papa Sidy Lô, président CNEPS Excellence (N1)


«Nous avons fini de faire le deuil de nos divergences»
Papa Sidy Lo, président de CNEPS Excellence

Il a réussi à hisser CNEPS Excellence en Ligue 2 dès sa première année à la tête du club. Me Papa Sidy Lô a mis les fondements solides pour un club attrayant. Par ailleurs, le président de la Ligue de Thiès, saluant la communion entre les clubs, n’a pas manqué d’égratigner les maires de la localité.
Entretien
CNEPS effectue son retour en Ligue 2 (après 2012) en étant premier de sa poule. Après votre sacre (2-0) face à Amitié FC en finale, que représente cette accession pour vous ?
Nous rendons grâce à Dieu pour tout ce qui nous arrive. Il nous a aidés à réaliser les objectifs de début de saison. Cette accession signifie le commencement du processus de remise du club sur les rails. Nous avons le triomphe modeste, et commençons à assumer notre nouveau statut. Nous avons cru à nos stratégies, en nous battant avec des armes conventionnelles. Dieu a sanctionné positivement.
Combien vous a coûté une telle accession en termes d’investissements ?
Nous n'avons pas trop dépensé pour arriver à ce résultat. Les techniciens, médicaux et logisticiens n'ont pas réclamé de salaire et ont travaillé toute la saison, sans salaire et sans double prime. Les joueurs ont fait pareil, et se suffisaient des 5.000 FCFA qu'on leur donnait à la fin de chaque match. C'était une décision commune, car tout ce qui intéresse les gens, c'était l'objectif final. Par contre, les facteurs de performance étaient surveillés, même les facteurs naïfs de performance (khons). Nous n'avons pas encore fait le bilan, mais je pense que nous resterons sur les standards budgétaires.
CNEPS a partagé 6 fois les points en championnat avec 12 victoires et 4 défaites. L’équipe sera-t-elle renforcée l’année prochaine ?
C'est vrai qu'on avait carburé avant de vivre un trou d'air en fin de championnat, mais à l'interne, nous avions trouvé l'explication. Car nous avons la chance d'avoir des dirigeants et des entraîneurs talentueux, qui savent comment gérer un club en crise et leurs propositions et stratégies ont mordu. Maintenant, c'est sûr que nous avons décidé de maintenir l'effectif de cette année, sauf ceux qui partiront forcément. Déjà, Akhybou Ly est parti à l'étranger (tests). Nous lui souhaitons plein succès. Il y a d'autres départs prévus. C'est notre vocation, et nous y travaillons sans faire de bruit. Le coach décidera de renforts éventuels, en plus des produits du centre de formation. Car, le centre de formation est notre premier vivier.
Quel a été l’apport de la municipalité de Thiès ?
C’est dommage que les mairies de Thiès ne suivent pas. Cela fait 4 ans que les maires ne donnent rien aux clubs de Thiès, qui font pourtant de bons résultats. Parmi ces maires, il y a un entraîneur de football, qui a une profession de maître d'EPS grâce au football. Il est vice-président de l'Association nationale des entraîneurs, mais il snobe les clubs. Ils sont tous pareils. Il y a que Talla Sylla qui fait des efforts et qui essaie de trouver des solutions pour les clubs, car sa mairie n'a presque pas de ressources. Même les autorités politiques (ministres, députés, DG, PCA), qu'elles soient du pouvoir ou de l'opposition, aucune d'elles n'aide le football. C'est décevant. Cette attitude peut conduire à la haine car la famille du football leur en veut terriblement.
CNEPS a-t-il les moyens de respecter le cahier des charges de la Ligue pro ?
Déjà en amateur, nous faisions plus que certains pros. Rien que le centre de formation nous coûte plus que le budget réclamé par le cahier des charges. Notre partenaire stratégique, Smashsarl, a déjà commencé à travailler sur ça avec le manager général El Hadji Bousso Ndiaye, qui m'a déjà transmis la semaine passée le projet de budget de la prochaine saison. Nous sommes en train de négocier avec un équipementier et d'autres sponsors. Il se peut même qu'on ait des investisseurs privés. Le CNEPS est une structure attrayante car c'est une maison de verre. C'est un club propre.
L’année prochaine, 3 clubs de Thiès vont jouer en Ligue 2. Que vous inspirent de telles rencontres sachant que la rivalité sera de taille ?
Vous savez, nous avons fini de faire le deuil de nos divergences à Thiès. Pour la montée de CNEPS et Amitié FC, la personne qui s'est investie le plus, c'est Alboury Lakh, président d’Africa Promo Foot. Nous avons signé l'entente cordiale entre nous. Ces rencontres seront jouées dans la fraternité, mais avec tous les ingrédients d'une bonne rencontre de football.
Avec cette augmentation des clubs thiessois en Ligue 2, le problème d’infrastructures ne va-t-il pas se poser ?
Nous avons l'assurance des autorités étatiques que le stade Lat Dior sera livré au plus tard au début de l’année 2019. J'ai vu de mes propres yeux l'état d'avancement des travaux. C'est excellent. J'en profite pour remercier le chef de l'État, le ministre des Sports et ses collaborateurs pour ça. Thiès en avait besoin et ils l'ont fait. C'est une action à magnifier. Thiès mérite cela. Ensuite, Il y a des possibilités pour Maniang Soumaré. Tout cela va soulager les sportifs thiessois. C'est sûr qu'il faudra une solution intermédiaire pour octobre novembre et décembre. On trouvera la bonne formule.


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